- dénaturation
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• 1846 chim.; de dénaturer1 ♦ Didact. Action de dénaturer une substance, d'en changer les caractéristiques. La dénaturation des protéines. — Spécialt Changement de structure des polymères biologiques, détruisant leur configuration native.2 ♦ Techn. Ajout de substances rendant impropre à l'alimentation. La dénaturation de l'alcool, du sel, du sucre.dénaturationn. f.d1./d Action de dénaturer (une chose).— TECH Opération qui consiste à dénaturer une substance pour la rendre impropre à la consommation alimentaire.|| BIOCHIM Dénaturation d'une protéine, altération de sa structure.d2./d Fig. Déformation, altération de la nature d'un fait, d'une idée. Dénaturation d'une théorie scientifique dans un mauvais ouvrage de vulgarisation.⇒DÉNATURATION, subst. fém.Action de dénaturer.A.— [S'applique à une réalité matérielle] La dénaturation [du sucre] se fait aux jours et heures fixés par les agents de la régie (BOULLANGER, Malt., brass., 1934, p. 79).1. BIOCHIM. Réarrangement d'une protéine, d'une substance protéique native par des procédés physiques ou chimiques. En 1866, Korber et Von Kruger constatèrent que l'hémoglobine du fœtus est plus résistante à la dénaturation alcaline que celle de l'adulte (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 611).2. CHIM. et PHYS. NUCL. Opération par laquelle on dénature le combustible d'un réacteur en y incorporant certains isotopes, pour en ralentir la fission; traitement thermique opéré sur les résidus de fission et destiné à en réduire l'activité. Cette notion de dénaturation fut abandonnée rapidement en raison des progrès réalisés dans le domaine militaire permettant sans doute l'utilisation du plutonium, même assez riche en isotope 240 (GOLDSCHMIDT, Avent. atom., 1962, p. 66).B.— [S'applique à une entité abstr.] Dans cette société individualiste la propriété individuelle subit un refoulement incessant et une incessante dénaturation (JAURÈS, Ét. soc., 1901, p. LVI).Rem. Le terme peut aussi s'appliquer à une personne, à un aspect de l'être humain, et désigner la « perte pour l'homme de l'état de nature ». Dira-t-on avec Rousseau que ce passage de l'état de nature à l'état civil, de la psychologie à la sociologie ne peut se produire continûment, mais qu'il implique une dénaturation de l'homme (VUILLEMIN, Être et trav., 1949, p. 113).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1. 1847 « action de rendre un produit impropre à la consommation » (BESCH. Suppl.); [av. 1865 (Proudhon, s. réf. ds Lar. 19e)]; 2. 1859 « action de dénaturer » (A. PESCHIER, Suppl. au dict. complet des lang. fr. et all. de Mozin); 1865 (PROUDHON, Pornocratie, p. 257 : la dénaturation de la famille); 3. 1959 nucl. (PIR. Atom.). Dér. du rad. de dénaturer; suff. -(a)tion. Fréq. abs. littér. :3.
dénaturation [denatyʀɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1847; de dénaturer.❖1 Action de dénaturer (une substance), d'en changer les caractéristiques.1 Ils (les morts) ne sont jamais utiles à la patrie, mais l'abolition de ta vie sert à ceux qui manœuvrent l'idole : c'est la dénaturation des hommes (même principe que pour le blé).J. Giono, les Vraies Richesses, p. 219.2 L'abondant été de l'hommeQue celui qui suivit l'établissement par ses soins des premières dénaturationsEn faisant la part de l'aveuglement.René Char, le Marteau sans maître, p. 85.2 Techn. || La dénaturation de l'alcool, du sel, du sucre…, opération par laquelle on ajoute à ces produits des substances qui les rendent impropres à l'alimentation afin de les réserver à des usages industriels.3 Sc. Opération par laquelle on incorpore à un mélange fissible des isotopes non fissibles (dénaturants) pour ralentir la fission. — Traitement thermique opéré sur des résidus de la fission, destiné à en réduire l'activité.➪ tableau Vocabulaire de la chimie.
Encyclopédie Universelle. 2012.